Approuvée par le Conseil de sécurité de l`ONU le 2 octobre 2023 et opérationnelle à partir de janvier 2024, la mission multinationale de soutien a la sécurité en Haiti opere depuis pres d’un an dans le pays. Cependant, la situation securitaire continue de se dégrader et les gangs gagnent du terrain, en presence meme de cette force. On peut donc legitimement se demander : A quoi sert la MMSS en Haiti?
Fouye Rasin Nou, le 11 avril 2025_ Face à la prolifération des gangs, le gouvernement d’Ariel Henry avait milité pour l’envoi d’une mission multinationale de maintien de la paix en Haïti. Le 25 juin 2024, le premier contingent kenyan de 400 policiers d’élite a atterri à l’aéroport international de Port-au-Prince après des mois de retard. Un deuxième contingent composé de 200 officiers est arrivé le 16 juillet. Le 12 septembre 2024, deux douzaines de soldats et de policiers jamaïcains sont arrivés en Haïti pour rejoindre une mission soutenue par l’ONU et dirigée par le Kenya pour lutter contre les gangs. Au total, 857 membres de la mission ont été déployés en Haïti. Leur mission? Combattre les gangs et rétablir la sécurité en Haïti.

Cependant la réalité est tout autre. Non seulement la sécurité n’a pas été rétablie dans le pays, mais les gangs armés de la coalition « Viv Ansanm » ont gagné plus de territoires poussant les institutions publiques à s’établir hors du centre-ville. La dernière en date la relocalisation du tribunal de première Instance de Port-au-Prince dans la commune de Delmas.
Mais ce qui parait préoccupant, c’est le fait que la MMSS n’a à son actif aucune opération d’envergure réussie en presqu’une année.
Aucun foyer de gang n’a été démantelé, aucun territoire récupéré malgré leur présence dans la capitale. Les gangs ont même attaqué d’autres communes comme Kenscoff ou encore la ville de Mirebalais récemment.
Selon les témoignages de plus d’un, aucune stratégie réelle de combat n’a été mise à l’œuvre par la Mission qui devrait couter 600 millions de dollars américains.

Par ailleurs, dans la perception collective, la Police Nationale d’Haïti faisait un meilleur travail avant l’arrivée de la mission multinationale et n’avait besoin que de plus de moyens pour mettre les gangs en déroute. Et la réalité tend à donner raison à cette frange de la population car la MMSS semble faire pire que la PNH malgré les moyens dont ils disposent et malgré la concentration des troupes a la capitale (Port-au-Prince).
Bref, si la mission multinationale de soutien à la sécurité devait soutenir la PNH dans la lutte contre les gangs, c’est bien la PNH qui semble soutenir cette mission qui a jusqu’à présent un bilan catastrophique sur le terrain.
Domond Willington/ Fouye Rasin Nou (FRN)
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